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Entre nous et news
3 janvier 2009

La vie est un miracle

Présenté au festival de Cannes en sélection officielle, La Vie est un miracle permet à Emir Kusturica de remporter une deuxième Palme d’or en 2004 (La 1ère en 1985 pour Papa est en voyage d’affaires). Après avoir fait l’acteur dans la Veuve de Saint-Pierre et L’Homme de la Riviera, il revient sur les chemins de la réalisation.

 

Emir Kusturica a choisi pour ce film la guerre de l’ex-Yougoslavie comme toile de fond. Il n’a nullement l’intention de comprendre la guerre. Il la laisse volontairement en hors-champ pour ne retenir que l’histoire d’amour qui s’y cache derrière. Il ferme les yeux sur elle pour les ouvrir sur un tout autre sujet. On ne voit que quelques tirs de lance-roquettes, deux journaux télévisés et l’intervention de l’ONU. A bat le réalisme historique, venons-en à sa fable intemporelle. Une version balkanique modernisée de « Roméo et Juliette » ? On peut dire cela même si c’est un peu facile de comparer chaque histoire d’amour immortelle à celle de Roméo et Juliette. Disons que la vie de deux tourtereaux tourbillonne au milieu de la guerre. Mais ce n’est jamais rose ou romantique. Ce n’est pas tellement le « style Kusturica ». C’est plutôt foisonnant et excentrique.

Luka est un ingénieur qui est chargé de moderniser une ligne de chemin de fer. Kusturica s’en servira comme fil conducteur. Tout va bien pour lui, son fils, Milos et sa femme, Jadranka. Mais un jour, tout déraille. La guerre éclate. Son fils doit partir au combat. Sa femme le quitte elle-aussi. Elle est folle (dans tous les sens du terme) d’un musicien qui lui promet de relancer sa carrière de chanteuse d’opéra. Il a dû louper un wagon. La guerre qu’il avait ignorée devient sa vie. Jusqu’au jour où il rencontre une prisonnière musulmane qu’il doit garder comme otage. Le train fait marche-arrière ou alors Luka a pris un autre wagon. Il retrouve le wagon « amour » du nom de Sabarah. .Heureusement, comme il est dit à plusieurs reprises dans le film : « La vie est un miracle ». Mais il fera la guerre à ceux qui ont emprisonné son fils.

Dès les premières minutes, on assiste à une farandole d’images et de sons qui nous font filer à toute allure vers des scènes d’hystérie. C’est d’ailleurs lui-même le compositeur de la musique avec à ses côtés Dejan Sparavalo. L’esthétisme particulier et l’univers baroque de Kusturica donnent toute sa force au film. Les émotions et sentiments jaillissent alors que les bombardements deviennent omniprésents. Le Serbe et la Bosniaque transforment la violence et la peur en désir et passion. Emir Kusturica va utiliser beaucoup de changements de rythme pour faire sentir toutes ces émotions traversées par le jeune couple. Il passe du rire aux larmes. Pas de répit pour qui que ce soit. On voudrait que la machine s’arrête quelques secondes. Finalement, on retiendra cette histoire d’amour vécue dans un monde assourdissant, désordonné qui déconcerte quelque peu le spectateur. Emir Kusturica ne ferme-t-il pas les yeux sur certaines choses, comme il l’a fait sur la guerre et comme le fait si bien Luka ? On ne lui en veut pas car c’est surtout un profond optimisme qui prime à travers la morale et l’humour décapant. Reste à voir « Promets-moi » pour vous redonner très bientôt des nouvelles de l’univers kusturicain.


La vie est un miracle
envoyé par onadarkdeserthighway

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