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Entre nous et news

28 février 2009

Gran Torino

A 78 ans, 30 films au compteur, Clint Eastwood ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. Son dernier film, Gran Torino, devrait le faire une fois de plus entrer dans la légende du septième art. Des deux côtés de la caméra, il évoque à travers Gran Torino  vie, mort, paternité, pardon mais aussi...lui-même. Dans Gran Torino, Clint Eastwood incarne Walt Kowalski, un vétéran retraité de la guerre de Corée. Son personnage fait immanquablement penser à l'inspecteur Harry, ce flic brutal des années 1970. Aussi sec, trouble, solitaire, puissant avec l'émotion en plus. Depuis la mort de sa femme, il ne supporte plus que trois choses : sa chienne Daisy, sa Ford Gran Torino, modèle 72 et son fusil. Le reste l'ennuie profondément et il n'hésite pas à le faire savoir. Ses voisins, des Asiatiques de la communauté Hmong, ne sont que des "faces de citrons", "rats de marais", "têtes de nems". Il cherche à être en paix alors que lui ne l'est pas. Un jour, un gang de voyous tente de lui voler son bolide, en utilisant Thao, l'adolescent de la maison voisine qui vit avec mère, grand-mère et soeur aînée. C'est là que l'on découvre l'humanité du cow-boy. Le héros va jouer au père de substitution avec Thao. Devenu protecteur, sorte de mentor d'un boxeur (on se souvient de Maître de guerre, Un monde parfait ou encore Million Dollar Baby ), les deux hommes que tout oppose vont se lier d'amitié. C'est la rage ensuite qui l'emportera sur la vie ou ...la mort.

L'atmosphère du film a su jouer des contrastes. On passe ainsi de la comédie à la tragédie, dans la même séquence parfois. Les registres s'enchaînent parfaitement même si l'aspect "vieux bougon" disparaît au fil des séquences pour laisser place au héros mythique. En même temps, en étant réalisateur et acteur de son film, il a bien raison de se mettre en valeur. Et il ne se loupe pas et nous amuse en se moquant de lui-même.

Le Festival de Cannes a déjà décerné une Palme d'or pour l'ensemble de son oeuvre, lors d'une cérémonie au restaurant parisien Le Fouquet's mercredi 25 février, jour de la sortie du film en France. On devrait encore entendre parler de lui pendant quelques années. Il a l'air en pleine forme et si l'on en croit ses gênes (sa mère est morte à 96 ans), il n'est pas prêt à prendre sa retraite.

Film américain de Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her, Christopher Carley. (1 h 55.)
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25 février 2009

La France, au pays des grèves

En ce début d'année 2009, il y a la crise et la grève en France. Mais en France, il y a surtout LES grèves. A la mode de chez nous. SNCF, policiers, EDF, RATP, La Poste, France Telecom. Cela serait certainement plus rapide de citer les corps de métiers qui n'ont jamais fait grève. Depuis plus d'un mois maintenant, elle se développe dans les départements d'Outre-Mer : en Guadeloupe, aux Antilles. On les croyait épargné. Ils ont pourtant le soleil, la mer...Peut-être ont-ils tout simplement voulu se mettre à la page de la tradition française. Un peu comme la dinde de Noël c'est ça ? Presque le même rituel. Mais pas aussi festif. Plutôt abusif. Même corrosif. Les syndicats ne se contentent plus de râler. Ils ouvrent leur gueule pour gueuler. Si la gueule ne suffit pas alors ils cognent. Tout cela en pensant "faire pression sur le gouvernement", comme on dit dans le jargon journalistique. A part cela, c'est souvent flou. En clair, les revendications des syndicats organisent des mouvements de revendications face à des réformes (il y a aussi les réformes en France depuis un certain mai 2007...). C'est tout à fait explicite. Le problème des problèmes des grévistes, c'est qu'ils organisent des grèves comme ils mettent leurs chaussettes. C'est un réflexe. Quelque chose ne va pas, sans trop savoir quoi ni pourquoi, et hop, la grève prend la relève. C'est pas la lutte finale, c'est l'introduction, l'entrée simplement. Pas de trêves de grèves surtout sinon c'est la mort dans l'âme. "Ca s'en va et ça revient ! C'est fait de tous petits riens..."chantait Claude François. « Ça revient ça se retient comme une grève populaire... La grève c'est comme un refrain"...

14 février 2009

Un journaliste, c’est utile ?

Si le journaliste n’est pas utile, alors il n’est pas… journaliste. Toute la réponse est dans la question. Faute de quoi il n'y a plus de journalisme et des journalistes ! Il est toujours bon de se poser des questions et ainsi prendre du recul. C’est d’ailleurs une des tâches premières du journaliste. Il sert avant tout à donner une information. Cela va de soi pour quiconque est journaliste. Il doit l'éclairer, la décrypter, l'expliquer cette information. Une mémoire, un tisseur de lien social, un éclairagiste, c'est un multimétier. La vérité, il doit la vérifier. Tant qu'il s'interrogera sur le monde qui l'entoure, le journaliste restera utile.

7 février 2009

La Soupe de Kafka

9782080690401FSPhotographe professionnel, écrivain et dessinateur par passion, Mark affiche de multiples curiosités. Dans la Soupe de Kafka, il nous livre des recettes d'un genre tout particulier, où chaque préparation culinaire fait entendre la voix d'un écrivain...

"A la manière de" Chandler, Jane Austen, Kafka, Proust, Steinbeck, Virginia Woolf, Chaucer ou Irvine Welsh, l’auteur londonien se met dans la peau des auteurs pour concocter de délicieuses recettes en reprenant leur style, leurs thèmes, leurs obsessions et atmosphères. Des œufs à l'estragon, un coq au vin, du gâteau au chocolat, de l’agneau à la sauce à l’aneth ou un clafoutis grand-mère, Mark Crick a concocté 16 courts textes sous forme de pastiches. Pas besoin de connaître les auteurs présentés. Il faut noter que chacun des textes a été traduit en français par des spécialistes français des auteurs imités, ce qui garantit la fidélité à l'esprit et au style. De plus, chaque texte s'accompagne d'une illustration ou d'une photo en forme de pastiche (encore!), des oeuvres de Mark Crick qui cette fois s'est amusé à créer à la manière de Warhol, Hockney, Matisse, etc. Chaque fois, il réussit à nous faire pénétrer dans l’univers de ces auteurs. Ainsi, les trois premières lignes de «L’agneau à la sauce à l’aneth», version Raymond Chandler, recette qui ouvre le bouquin: « J’ai éclusé un peu de mon whisky-sour, j’ai écrasé ma cigarette sur la planche à découper et j’ai regardé une punaise s’escrimer à ramper hors de l’évier.» Dernière précision, les recettes sont tout à fait réalisables, si l'on se donne la peine de les "dégraisser" de leur littérature...


Dans le même style, Mark Crick s’est aventuré sur un autre terrain avec La Baignoire de Goethe. Pour les hommes qui ne trouveraient pas leur compte en cuisine, il s’agit là de bricolage.

La soupe de Kafka
Mark Crick
Flammarion

23 janvier 2009

Slumdog Millionaire

Peu de films occidentaux s'intéressent à l'Inde. Il y en a encore bien moins qui réussissent à se faire remarquer. « Slumdog Millionaire » en fait partie. Ce film de Danny Boyle raconte les aventures d’un enfant des bidonvilles de Bombay qui se retrouve dans l’émission "Qui veut gagner des millions?".

« Slumdog Millionaire » est l’adaptation britannique d’un roman indien de Vikas Swarup : « Les Fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devient milliardaire ». Avec quatre Golden Globes à son actif, il est considéré par le Time comme l’un des dix films les plus importants de 2008. Meilleur film dramatique, meilleur……, il est l’un des grands favoris pour les Oscars. Pourtant, rien ne prédestinait ce film à petit budget à un tel succès !

L'histoire se déroule à Mumbai où Jamal, 18 ans, issu des bidonvilles, participe à la version indienne de l'émission « Qui veut gagner des millions? ». Jamal gravit les échelons du jeu. Il n'est plus qu'à une question de la victoire quand il se fait arrêter par la police qui le soupçonne de tricher.

imagesDanny Boyle revient à l’un de ses thèmes de prédilection : l’argent et ses conséquences. Il y a déjà consacré quatre films : la trilogie « Petits meurtres entre amis »/ « Trainspotting »/ « Une vie moins ordinaire » et « Millions ». Le réalisateur a réalisé là un défi : celui de faire un film dans un pays, l’Inde, où il n’avait jamais mis les pieds. Il ne parlait pas non plus un mot d’hindi alors que la langue est utilisée dans certains dialogues. Il était loin des valeurs de son Angleterre natale. C’est surtout la situation des enfants des bidonvilles de Mumbai qui l’a bouleversé et l’a poussé à réaliser ce film. Il a ainsi crée un fonds pour ces enfants, afin de leur donner accès à l'éducation.

Dès sa sortie (le 23 janvier 2009 en France et en Inde), le film est apprécié partout où il est diffusé. Dès le début, « Slumdog Millionaire » ose une mise en scène dynamique en osant beaucoup de folies avec la caméra. Les images sont magnifiques. Pas de style « clichés carte postale » mais des images de la réalité contrastée d’un pays comme l’Inde. La vie est une jungle féroce pour ces enfants des bidonvilles. Misère, souffrances, c’est la rage de vivre qui prend le dessus. Des fragments de vie qui donnent une force à ce film qui rebondit toutes les minutes. Seule la fin « bollywoodienne » est moins convaincante.



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9 janvier 2009

L'oeuvre de Gainsbourg à la Cité de la Musique

gainsbarreAprès Lennon, Hendrix, Pink Floyd…, c’est au tour de Serge Gainsbourg d’être honoré par la Cité de la Musique, dans le parc de la Villette de Paris, sa ville de toujours. Il nous a quittés en 1991. Il aurait eu 80 ans en 2008.

Il faut de l’envie et de la volonté pour accéder à l’exposition Gainsbourg 2008. Deux mois après son ouverture, les fans sont toujours aussi nombreux devant la Cité de la Musique. Malheureusement, le personnel n’a pas encore pensé à investir dans des jeux ou des musiciens amateurs, histoire de faire passer le temps parce qu’il y a parfois plus d’attente que de temps de visite. Peu importe. On y est, on y va car on y apprend beaucoup (sauf si bien sûr on a déjà lu trois de ses biographies). C’est sa fille Charlotte Gainsbourg qui a collaboré à cette exposition et qui nous a ouvert les portes de l’univers de « l’homme à la tête de chou ». Elle nous ouvre surtout les portes d’un autre musée Gainsbourg, celui de son appartement rue de Verneuil. Il avait lui-même meublé cet « hôtel particulier » en s’inspirant de l’appartement de Salvador Dali mais aussi de Boris Vian. Un écorché, une collection de médailles, un tableau de Paul Klee sont quelques uns des bijoux dévoilés au grand public. Il y a bien tant d’autres choses à découvrir. D’abord, l'exposition est découpée en 4 périodes pour ordonner tout le bric-à-brac du chanteur. C’est bien joué car il y a de tout : vidéos, photos, images, extraits de manuscrits, sonores, partitions, mots…Mais le visiteur n’est pas perdu ni engouffré dans une pièce remplie de tout et…n’importe quoi. Nullement. On entre dans une salle peu éclairée, pour représenter simplement son ambiance ; une atmosphère de pénombre. Frédéric Sanchez, illustrateur sonore et commissaire n’a pas loupé son coup et à tous niveaux. Il nous propose une traversée de la salle où sont « plantés » des piliers de 3 mètres de hauteur avec photos ou extraits de films. Certains films font référence à l’œuvre même de Gainsbourg, d’autres sont ceux qu’il a admirés, qu’il a regardés, dont il s’est inspirés. « Gainsbourg écrivait par associations d'idées. J'ai appliqué sa méthode pour mettre en scène son univers en le décomposant et en le recomposant sans cesse », analyse Sanchez. Voici l’œuvre de Gainsbourg à travers ses œuvres. Comme il le disait lui-même : « Ma vie n'est qu'œuvre, hélas ! ». A la fois peintre, écrivain, poète, auteur, réalisateur, chanteur, compositeur, interprète, il avait plus d'une corde à son arc. Tout cela donc divisé g2en quatre périodes : la période bleue, de 1958 à 1964, celle des débuts "rive gauche" ; les idoles, de 1965 à 1969, celle des chansons yéyé puis pop ; la décadanse, de 1969 à 1979, celle d’un certain repli intérieur ; puis ecce homo, de 1979 à sa mort, où Gainsbourg cède peu à peu la place à Gainsbarre, son Mr Hyde à lui. Chacune des périodes se subdivise pour faire apparaître les moments-clés de sa vie : Bardot, Birkin, le punk, le reggae, la pop anglaise. C’est l’artiste que l’exposition met en avant et non l’homme. Aucun signe donc de sa participation éthylique à Droit de réponse avec un Pascal cramé sur le plateau de Sept sur sept ou les avances salaces à Whitney Houston chez Drucker. Beaucoup pensent que c’est mieux ainsi. Ce sont des événements, des attitudes qui font partie de sa vie. Pourquoi ne montrerait-on pas le côté « navrant » de l’homme ? Parce que c’est triste ? Dans tous les cas, on lui retire la vie un peu avant 1991 dans cette exposition…Seul regret. Il est aussi dommage de n’avoir réservé qu’une seule salle à toute cette diversité. Certes, elle est merveilleusement organisée mais on se bouscule presque autant que dans la file d’attente. On peine parfois à entendre clairement les extraits sonores ou de films. En sortant (la dame nous l’ordonne parce que ça ferme), on découvre une deuxième salle qui regroupe la discothèque complète de Gainsbourg en écoute libre. Dommage aussi. J’y retournerai bien juste pour cette salle…

PS : Rappelons que le dessinateur Joann Sfar tourne actuellement une sorte de "biopic", qui s’intitulerait Gainsbourg : vie héroïque. Ce serait le comédien Eric Elmosnino qui interpréterait Gainsbourg. Le reste du casting s'annonce particulièrement savoureux avec Laetitia Casta en Brigitte Bardot, Anna Mouglalis en Juliette Gréco, Mylène Jampanoï en Bambou, Sara Forestier en France Gall, Philippe Katerine en Boris Vian ou Yolande Moreau en Fréhel ! Et Jane B. ?

Gainsbourg 2008.
Cité de la musique, 211, avenue Jean Jaurès, Paris (XIXe).
Du 21 octobre au 1er mars 2009.
Tarif : 8 euros.
www.cite-musique.fr



Serge Gainsbourg - L'hôtel particulier
envoyé par scootaway

7 janvier 2009

Le correspondant local de presse, « dernier métier d’esclave en France »

Alain Morin est né il y a 58 ans à Nogent-le-Rotrou, ville où il a été lycéen, où il a rédigé son premier papier et où il exerce toujours le métier de journaliste. Un petit homme qui n’a pas sa langue dans sa poche mais beaucoup de cordes à son arc.

Le hasard mène Alain Morin au journalisme mais ce n’est pas ce même hasard qui va le faire rester dans la profession. La passion et le combat ont fait le reste. Alors qu’il est au lycée Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou, on lui offre la possibilité d’écrire des articles. Il fait connaissance avec François Guilllon, qui n’est autre que le petit-fils du fondateur de l’Echo Républicain de la Bosse et du Perche. Claude Guillon, son père et aussi directeur d’agence de l’Echo Républicain, lui demande « de lui donner la main pour faire des correspondances de presse. A ce moment-là, j’étais en terminale mais je pratiquais le football alors je ne pouvais pas car j’avais les matches le week-end. » Au bout de deux ans d’acharnement du directeur, il accepte. Le doigt est mis dans l’engrenage. Il est contraint d’arrêter ses études d’histoire-géographie à l’Université du Maine au Mans. Vont s’en suivre trois années de correspondance locale avec toutes ses contraintes : « Je le crie haut et fort, c’est le dernier métier d’esclave en France, c’est-à-dire que l’on fait travailler des gens, on les fait écrire pour être payé des queues de cerise. » La loi Teulade va donner aux correspondants locaux un statut de travailleurs indépendants. « Durant ces trois ans, je n’avais pas de grandes perspectives. Mais j’ai joué le jeu et j’en ai fait mon premier métier. C’est surtout une des portes d’entrées dans le journalisme qui est toujours valable. ». En février 1977, Alain Morin va faire pression sur l’Echo Républicain pour y être embauché. Il obtient le soutien du directeur de publicité, Alain Gascon, qui a besoin de son aide pour lancer des journaux gratuits  : un Echo spécial Perche et un Echo spécial dunois. Un poste est crée spécialement pour lui : « Je suis arrivé par la force du poignet à me rendre quasi indispensable ». Il ne se voyait travailler que dans ce journal. Il y est attaché depuis le lycée, alors qu’il passait des après-midi à le lire dans la maison de la presse de ses grands-parents. De 1993 à 2003, il sera à la fois secrétaire général du Syndicat National des Journalistes, correspondant à la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels pour la région Centre, conseiller d’administration chez Mediafort dans la section presse en région. Alain Morin ne s’arrête pas en si bon chemin. A côté de son activité professionnelle, il est président des Amis du Perche pour « la défense et l’illustration de l’identité culturelle du Perche », président de la compagnie du Perche, centrée sur le théâtre, vice-président de l’Ecomusée du Perche… C’est dans cet ensemble qu’Alain Morin a trouvé son épanouissement. « Un journal, au-delà de son rôle éphémère, a un rôle fondamental de l’écriture de l’histoire de demain ». Il a une autre fierté : celle d’avoir comme correspondant local l’arrière petit-fils du fondateur de l’Echo Républicain. « La boucle sera bouclée si j’arrive à l’embaucher »

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5 janvier 2009

Chroniques de l'asphalte

A la sortie de son premier roman, Récit d'un branleur (dont vous pouvez retrouver la critique sur ce blog), on a dit de Samuel Benchetrit qu'il était "à la littérature ce que les Sex Pistols étaient au rock". Plutôt flatteur pour un jeune homme de 35 ans (très charmant par la même occasion).samuel


Son premier roman m'ayant bien plu, je me lance dans ces Chroniques de l'asphalte. Lui aussi a eu l'audace de se lancer dans un sacré projet avec ces cinq tomes autobiographiques des trente premières années de sa vie. On fait le point à 40, 50 ou 60 ans mais rarement à 35. Il n'avait pas envie d'attendre qu'une vieille nostalgie et les regrets qui vont avec ressurgissent.

Ce premier volume, intitulé Le Temps des Tours, passe en revue la vie des habitants de l’immeuble de la banlieue parisienne où il vivait à l’adolescence. Etage par étage. L'auteur se sert de l'ascenseur comme fil conducteur. Il y a d'abord le premier étage avec M. Stern qui est le seul à ne pas vouloir rénover la cage d'ascenseur. Il y a aussi les Bouteillé, famille d'éboueurs, le petit Touré qui veut sauter de la fenêtre du 11ème.
L'écriture est tout aussi charmante que l'auteur. Ce qu'il voit, pense, il l'écrit avec des mots simples, crus parfois. Le ton qu'il donne à ses anecdotes mêle admirablement la fiction à l'autobiographie ou le réalisme avec la satire.
C'est avec humour que Samuel Benchetrit nous transporte dans son univers d'adolescent. J'ai maintenant la confirmation qu'il est un véritable auteur de la jeune génération, donc qu'il peut être lu par tout le monde sans exception. De plus, le livre n'est pas épais, il se lit d'une traite. Le tome 2 est en cours de lecture. La critique des tomes suivants viendra dès qu’ils sortiront. Qu’attendez-vous Samuel ? Plus on s’approche de son âge actuel plus c’est dur, moins de recul ? Dans tous les cas, "tes rêves sont toujours d'asphalte mon petit Blanche. D'asphalte et de néons."

3 janvier 2009

La vie est un miracle

Présenté au festival de Cannes en sélection officielle, La Vie est un miracle permet à Emir Kusturica de remporter une deuxième Palme d’or en 2004 (La 1ère en 1985 pour Papa est en voyage d’affaires). Après avoir fait l’acteur dans la Veuve de Saint-Pierre et L’Homme de la Riviera, il revient sur les chemins de la réalisation.

 

Emir Kusturica a choisi pour ce film la guerre de l’ex-Yougoslavie comme toile de fond. Il n’a nullement l’intention de comprendre la guerre. Il la laisse volontairement en hors-champ pour ne retenir que l’histoire d’amour qui s’y cache derrière. Il ferme les yeux sur elle pour les ouvrir sur un tout autre sujet. On ne voit que quelques tirs de lance-roquettes, deux journaux télévisés et l’intervention de l’ONU. A bat le réalisme historique, venons-en à sa fable intemporelle. Une version balkanique modernisée de « Roméo et Juliette » ? On peut dire cela même si c’est un peu facile de comparer chaque histoire d’amour immortelle à celle de Roméo et Juliette. Disons que la vie de deux tourtereaux tourbillonne au milieu de la guerre. Mais ce n’est jamais rose ou romantique. Ce n’est pas tellement le « style Kusturica ». C’est plutôt foisonnant et excentrique.

Luka est un ingénieur qui est chargé de moderniser une ligne de chemin de fer. Kusturica s’en servira comme fil conducteur. Tout va bien pour lui, son fils, Milos et sa femme, Jadranka. Mais un jour, tout déraille. La guerre éclate. Son fils doit partir au combat. Sa femme le quitte elle-aussi. Elle est folle (dans tous les sens du terme) d’un musicien qui lui promet de relancer sa carrière de chanteuse d’opéra. Il a dû louper un wagon. La guerre qu’il avait ignorée devient sa vie. Jusqu’au jour où il rencontre une prisonnière musulmane qu’il doit garder comme otage. Le train fait marche-arrière ou alors Luka a pris un autre wagon. Il retrouve le wagon « amour » du nom de Sabarah. .Heureusement, comme il est dit à plusieurs reprises dans le film : « La vie est un miracle ». Mais il fera la guerre à ceux qui ont emprisonné son fils.

Dès les premières minutes, on assiste à une farandole d’images et de sons qui nous font filer à toute allure vers des scènes d’hystérie. C’est d’ailleurs lui-même le compositeur de la musique avec à ses côtés Dejan Sparavalo. L’esthétisme particulier et l’univers baroque de Kusturica donnent toute sa force au film. Les émotions et sentiments jaillissent alors que les bombardements deviennent omniprésents. Le Serbe et la Bosniaque transforment la violence et la peur en désir et passion. Emir Kusturica va utiliser beaucoup de changements de rythme pour faire sentir toutes ces émotions traversées par le jeune couple. Il passe du rire aux larmes. Pas de répit pour qui que ce soit. On voudrait que la machine s’arrête quelques secondes. Finalement, on retiendra cette histoire d’amour vécue dans un monde assourdissant, désordonné qui déconcerte quelque peu le spectateur. Emir Kusturica ne ferme-t-il pas les yeux sur certaines choses, comme il l’a fait sur la guerre et comme le fait si bien Luka ? On ne lui en veut pas car c’est surtout un profond optimisme qui prime à travers la morale et l’humour décapant. Reste à voir « Promets-moi » pour vous redonner très bientôt des nouvelles de l’univers kusturicain.


La vie est un miracle
envoyé par onadarkdeserthighway

30 décembre 2008

VIRTUEL, MON AMOUR Penser, aimer, souffrir, à l’ère des nouvelles technologies

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), même si elles ne sont plus tout à fait nouvelles, tout le monde les connaît plus ou moins. Le jeune est né dedans et nos parents s’y initient.

Elles sont en train de révolutionner nos vies et sont bien prêtes à continuer. C’est ce que montre le psychiatre Serge Tisseron dans son dernier livre, " Virtuel, mon amour ", un essai sur la pensée, l’amour, la souffrance et le bonheur à l’heure d’internet.

Spécialiste des rapports que nous entretenons avec les images, il interroge la façon dont le virtuel bouleverse les liens sociaux et familiaux. On confond souvent virtuel et imaginaire.

On a plus besoin d’être l’un en face de l’autre pour être en relation avec quelqu’un. Le challenge est aujourd’hui de savoir ce qui est vrai ou faux pour ceux qui sont sur le virtuel.

Tout le monde sait aussi qu’Internet présente des dangers mais les recherches du psychiatre nous en apprennent de bien belles. MySpace, Second Life, Facebook, Meetic, des sites attrayants qui séduisent. Mais ces univers peuvent aussi amener à percevoir le réel autrement ou même à ne plus le percevoir du tout ! Le livre est très accessible. Certaines analyses sont toutefois simplistes. C’est généralement les exemples qu’il donne qui font l’intérêt et l’attrait de ce livre. Internet n’est pas une menace mais Serge Tisseron nous demande juste d’être prudents et de veiller à l’utilisation que chacun fait d’Internet. Simples utilisateurs ou véritables geeks, apprivoisons la bête !

Editeur : Albin Micheltisseron
Nombre de pages : 226 p.
Format : Broché 23 x 15 cm

Parution : 23/01/2008

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