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Entre nous et news
9 janvier 2009

L'oeuvre de Gainsbourg à la Cité de la Musique

gainsbarreAprès Lennon, Hendrix, Pink Floyd…, c’est au tour de Serge Gainsbourg d’être honoré par la Cité de la Musique, dans le parc de la Villette de Paris, sa ville de toujours. Il nous a quittés en 1991. Il aurait eu 80 ans en 2008.

Il faut de l’envie et de la volonté pour accéder à l’exposition Gainsbourg 2008. Deux mois après son ouverture, les fans sont toujours aussi nombreux devant la Cité de la Musique. Malheureusement, le personnel n’a pas encore pensé à investir dans des jeux ou des musiciens amateurs, histoire de faire passer le temps parce qu’il y a parfois plus d’attente que de temps de visite. Peu importe. On y est, on y va car on y apprend beaucoup (sauf si bien sûr on a déjà lu trois de ses biographies). C’est sa fille Charlotte Gainsbourg qui a collaboré à cette exposition et qui nous a ouvert les portes de l’univers de « l’homme à la tête de chou ». Elle nous ouvre surtout les portes d’un autre musée Gainsbourg, celui de son appartement rue de Verneuil. Il avait lui-même meublé cet « hôtel particulier » en s’inspirant de l’appartement de Salvador Dali mais aussi de Boris Vian. Un écorché, une collection de médailles, un tableau de Paul Klee sont quelques uns des bijoux dévoilés au grand public. Il y a bien tant d’autres choses à découvrir. D’abord, l'exposition est découpée en 4 périodes pour ordonner tout le bric-à-brac du chanteur. C’est bien joué car il y a de tout : vidéos, photos, images, extraits de manuscrits, sonores, partitions, mots…Mais le visiteur n’est pas perdu ni engouffré dans une pièce remplie de tout et…n’importe quoi. Nullement. On entre dans une salle peu éclairée, pour représenter simplement son ambiance ; une atmosphère de pénombre. Frédéric Sanchez, illustrateur sonore et commissaire n’a pas loupé son coup et à tous niveaux. Il nous propose une traversée de la salle où sont « plantés » des piliers de 3 mètres de hauteur avec photos ou extraits de films. Certains films font référence à l’œuvre même de Gainsbourg, d’autres sont ceux qu’il a admirés, qu’il a regardés, dont il s’est inspirés. « Gainsbourg écrivait par associations d'idées. J'ai appliqué sa méthode pour mettre en scène son univers en le décomposant et en le recomposant sans cesse », analyse Sanchez. Voici l’œuvre de Gainsbourg à travers ses œuvres. Comme il le disait lui-même : « Ma vie n'est qu'œuvre, hélas ! ». A la fois peintre, écrivain, poète, auteur, réalisateur, chanteur, compositeur, interprète, il avait plus d'une corde à son arc. Tout cela donc divisé g2en quatre périodes : la période bleue, de 1958 à 1964, celle des débuts "rive gauche" ; les idoles, de 1965 à 1969, celle des chansons yéyé puis pop ; la décadanse, de 1969 à 1979, celle d’un certain repli intérieur ; puis ecce homo, de 1979 à sa mort, où Gainsbourg cède peu à peu la place à Gainsbarre, son Mr Hyde à lui. Chacune des périodes se subdivise pour faire apparaître les moments-clés de sa vie : Bardot, Birkin, le punk, le reggae, la pop anglaise. C’est l’artiste que l’exposition met en avant et non l’homme. Aucun signe donc de sa participation éthylique à Droit de réponse avec un Pascal cramé sur le plateau de Sept sur sept ou les avances salaces à Whitney Houston chez Drucker. Beaucoup pensent que c’est mieux ainsi. Ce sont des événements, des attitudes qui font partie de sa vie. Pourquoi ne montrerait-on pas le côté « navrant » de l’homme ? Parce que c’est triste ? Dans tous les cas, on lui retire la vie un peu avant 1991 dans cette exposition…Seul regret. Il est aussi dommage de n’avoir réservé qu’une seule salle à toute cette diversité. Certes, elle est merveilleusement organisée mais on se bouscule presque autant que dans la file d’attente. On peine parfois à entendre clairement les extraits sonores ou de films. En sortant (la dame nous l’ordonne parce que ça ferme), on découvre une deuxième salle qui regroupe la discothèque complète de Gainsbourg en écoute libre. Dommage aussi. J’y retournerai bien juste pour cette salle…

PS : Rappelons que le dessinateur Joann Sfar tourne actuellement une sorte de "biopic", qui s’intitulerait Gainsbourg : vie héroïque. Ce serait le comédien Eric Elmosnino qui interpréterait Gainsbourg. Le reste du casting s'annonce particulièrement savoureux avec Laetitia Casta en Brigitte Bardot, Anna Mouglalis en Juliette Gréco, Mylène Jampanoï en Bambou, Sara Forestier en France Gall, Philippe Katerine en Boris Vian ou Yolande Moreau en Fréhel ! Et Jane B. ?

Gainsbourg 2008.
Cité de la musique, 211, avenue Jean Jaurès, Paris (XIXe).
Du 21 octobre au 1er mars 2009.
Tarif : 8 euros.
www.cite-musique.fr



Serge Gainsbourg - L'hôtel particulier
envoyé par scootaway

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