La bataille des hommes de Charlie Hebdo contre Carles

Même mort, le professeur Choron ne laisse pas indifférent. Les trois piliers de Charlie Hebdo ont attaqué en justice Pierre Carles et Eric Martin, les producteurs de Choron Dernière. Le film, qui sort le 7 janvier prochain, retrace la vie de Georges Bernier, alias le professeur Choron, cofondateur du journal satirique Hara Kiri, mort en 2005 à 75 ans.

Philippe Val, directeur de la rédaction et de la publication de Charlie Hebdo et les dessinateurs Cabu et Wolinski ont poursuivi les sociétés de production 3B et Tadrart Films pour « atteinte au droit (…) à raison de l’utilisation illicite de leur nom dans le cadre de l’affiche du film Choron Dernière ». Ce film, sous-titré « Vie et mort du Professeur Choron et de Charlie Hebdo » mentionne d’autres noms sur l’affiche, comme ceux de Cavanna, Marc-Edouard Nabe, Siné ou Vuillemin. "Aucun d'eux n'a visionné" le film qui "semble en réalité être un véritable réquisitoire contre les demandeurs", qui y seraient "violemment" dénigrés souligne l’avocate des plaignantes, Me Richard Malka. Elle ajoute qu'en assignant les producteurs du film, ses clients "cherchent à éviter la confusion. On a considéré qu'on ne pouvait pas laisser faire n'importe quoi, pour le principe. La prochaine étape, ça peut être un film porno avec les noms de Val, Cabu et Wolinski." De son côté, Pierre Carles voit les trois journalistes de Charlie Habdo tels des « arroseurs arrosés : "Ce qui est drôle dans cette affaire, c'est qu'il y a dix ans, j'ai pu sortir mon film 'Pas vu, pas pris', grâce à une souscription lancée par Charlie Hebdo, que dirigeait déjà Philippe Val. Sur l'affiche, se trouvaient une quinzaine de noms de personnes sans leur autorisation, dont PPDA, Etienne Mougeotte, Patrick de Carolis, ce que cautionnait Charlie Hebdo." Finalement, le juge des référés du tribunal de Paris a débouté les trois journalistes. Pour la magistrate, il est clair que Choron Dernière est un "film documentaire", et que la mention incriminée "ne s'interprète pas d'évidence comme étant autre chose que la liste des personnes dont des interventions figurent dans le film (...) et il s'agit d'une information pertinente". Carles a été contesté, il commence à en prendre l’habitude. Il a gagné, comme souvent.

Sources : Rue89, Nouvel Observateur, AFP

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