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Entre nous et news
13 décembre 2008

Roman Opalka, un peintre de l’infini

Vendredi 7 novembre, le peintre d’art contemporain, Roman Opalka, a inauguré son exposition : « Opalka 1965/1-¥ » au musée Chagall à Nice. Agé de 77 ans, il a choisi 9 tableaux de sa collection pour expliquer son « projet de vie ». Tout commence en 1965. L’idée lui vient de matérialiser par la peinture le passage du temps, alors qu’il est en train s’attendre son épouse au café de l’hôtel Bristol de Varsovie. Sa première toile est entièrement recouverte de noir, celui « de la propagande, celui qu’on utilisait pour peindre les murs d’une maison en Pologne ». Intitulées Détail, les toiles sont toutes de la même dimension : 196 sur 135 centimètres. Sur chacune d’entre elles, il y inscrit les nombres en commençant en haut à gauche par 1 pour finir en bas du tableau à l’infini. Mais il garde toujours un ordre croissant. Derrière, il écrit «  Opalka 1965/1-¥ » suivi du premier et du dernier nombre du tableau. Sa démarche ne s’arrête pas là. Après chaque séance de travail dans son atelier, il prend la photographie de son visage devant le tableau en cours. Toujours avec le même cadrage, la même chemise et le même éclairage. Chaque Détail s’accompagne aussi d’un enregistrement sur bande magnétique de sa voix pendant qu’il inscrit les chiffres sur la toile. « Je ne triche pas dans les règles que je donne. Je prononce les nombres comme je les peins, la prononciation est déjà dans le mouvement ».

 

En 1972, soit 7 ans plus tard, il prend la décision, après avoir dépassé le premier million, d’ajouter à chacun de ses tableaux 1% de blanc dans le noir, ce qui éclaircit le fond au fur et à mesure du temps. Dès l’entrée du musée, une photo d’une sculpture interpelle. Elle montre un bras arraché par la guerre et l’autre bras qui tient les rênes. Aujourd’hui, ses derniers tableaux représentent quasiment du blanc sur du blanc. Son « projet de vie » prendra fin à sa mort. Pour le moment, il y a toujours une trace de noir du point de vue de l’infini mais pas de celui de l’œil qui ne discerne plus le noir à proprement dit. Son œuvre est une confrontation au temps qui passe, une « synthèse entre l’art et la vie ». Il a un regard sur la compréhension des espaces. Sa démarche est très conceptuelle. C’est quelqu’un qui tous les jours tient à marquer la fuite du temps. Les infimes variations que l’on perçoit dans ses photographies ou tableaux lui permettent de visualiser la course du temps et de matérialiser la durée d’une existence. Contrairement à d’autres peintres, il a préféré approfondir une seule œuvre pour montrer l’image de la vie de son commencement à sa fin.

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Roman Opalka

Musée national Marc Chagall, avenue du Docteur Ménard, Nice

Samedi 8 novembre 2008 - lundi 9 février 2009

Infos pratiques :

Ouverture tous les jours sauf le mardi, 25 décembre, 1er janvier

10h/17h de novembre à avril

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